Thomas Schirren: Philosophos Bios. Die antike Philosophenbiographie als symbolische Form. Studien zur Vita Apollonii des Philostrat (= Bibliothek der Klassischen Altertumswissenschaften. Neue Folge. 2. Reihe; Bd. 115), Heidelberg: Universitätsverlag Winter 2005, X + 372 S., ISBN 978-3-8253-5118-2, EUR 55,00
Buch im KVK suchen
Bitte geben Sie beim Zitieren dieser Rezension die exakte URL und das Datum Ihres Besuchs dieser Online-Adresse an.
Stefan Ikarus Kaiser (Hg.): Die Fragmente des Aristoxenos aus Tarent. Neu herausgegeben und ergänzt, erläutert und übersetzt, Hildesheim: Olms 2010
Heike Bottler: Pseudo-Plutarch und Stobaios: Eine synoptische Untersuchung, Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht 2014
Gretchen Reydams-Schils (ed.): Thinking Through Excerpts. Studies on Stobaeus, Turnhout: Brepols 2011
Dans son livre intitulé: "Philosophos bios. Die antike Philosophenbiographie als symbolische Form. Studien zur Vita Apollonii des Philostrat", Thomas Schirrer se propose d'analyser les huit livres de l'énigmatique Vie d'Apollonios de Tyane écrite par Philostrate à la lumière de la "Frage der Fiktionalität", en partant des résultats de la Philosophie der symbolischen Formen d'Ernst Cassirer.
"Der Gang der Untersuchung", écrit Schirren à la fin de la préface, "vollzieht sich daher als Ringkomposition: Ausgehend von V(ita) A(pollonii) wird die für jede Biografie kardinale Frage der Fiktionalität gestellt und im Horizont der antiken und modernen Theorie reflektiert; hieran schließt sich die Frage der Gattung an, die ähnlich wie die Fiktionalität auch als eine Kommunikationsbedingung interpretiert wird. Beides führt auf Cassirers symbolische Form, die als hermeneutischer Schlüssel der literarisch dargestellten Exemplarität fungieren soll" (X).
Le livre se compose de cinq chapitres. Le premier ("Einleitung und Forschungsüberblick zur Vita Apollonii des Philostrat", 1-13) brosse un portrait de l'Apollonios historique qu'on peut présupposer modèle de la narration de Philostrate, et souligne les difficultés de la moderne "Quellenforschung" face à la Vita Apollonii. On y examine, ensuite, les Forschungsinteressen" pour le contenu de la Vita Apollonii.
Les deux chapitres centraux ont un caractère plus générique. Le deuxième (15-68) est consacré à la "Fiktionalitätsfrage narrativer Texte", et s'arrête, entre autres, sur la Vita Apollonii comme "fiktionale Erzählung". Le troisième ("Der Philosophenbios als Architext", 69-211) est, à mon avis, l'un des plus intéressants, notamment parce que ses résultats dépassent largement l'objet plus spécifique de la recherche. Schirren consacre ces pages à une histoire de la biographie grecque dans le dessein d'y relever "Fiktionalität und Faktualität im Philosophenbios".
Schirren donne une lecture personnelle de l'Apologie de Socrate de Platon; des Lettres conservées sous le nom du même philosophe; de la biographie philosophique des Péripatéticiens; des Vies Parallèles de Plutarque (interprétées comme "moralistische Veranstaltung"); des Vies de Diogène Laërce; des parodies que Lucien fait des vies des philosophes et, enfin, de la Vie de Pythagore et de la Vie de Plotin du philosophe néoplatonicien Porphyre. Les résultats sont judicieusement résumés et réinterprétés dans un dernier paragraphe ("Resümee und Folgerungen", 199-211). J'attire l'attention sur la tabelle des "Gattungsmerkmale" et son explication aux pages 205-209.
Le chapitre quatre ("Erbauliches, Wunderbares und Poetologisches in der Vita Apollonii", 213-318) est entièrement réservé à la Vita Apollonii. Schirren y propose une lecture de la Vie en l'interprétant comme une œuvre qui se place "zwischen literarischem Bios und rhetorischer Apologie"; étudie les deux concepts de ethos et de thaumaston comme catégories biographiques; le "kunsttheoretische Diskurs" en tant que poétologie implicite; et, enfin, les "Ironiesignale und kalkulierte Kipp-Phänomene".
Dans le cinquième chapitre (319-324), Schirren, après avoir présenté une lecture de la Vita Apollonii dans le contexte des biographies antiques des philosophes, revient sur la réflexion de la forme symbolique: "Der literarische Philosophenbios kann als symbolische Form im Sinne ihrer wirklichkeitserschließenden Funktion betrachtet werden" (319).
Le volume s'achève par un "Epilog" (325-329) fort utile, dans lequel Schirren résume brièvement, mais de façon efficace, l'ensemble des résultats de sa recherche. On ne peut que lui en être reconnaissant, compte tenu de la complexité de son interprétation.
Une bibliographie (331-350) et trois index suivent (351-370: index fontium, index auctorum huius aetatis et index rerum et nominum antiquiorum).
J'ai, malheureusement, relevé plusieurs fautes dans la bibliographie. Je n'en signalerai que quelques-unes: 331 (FGrHist): Schepens n'est éditeur que de la quatrième partie; 332 (Blank), au tout début du titre, il faut ajouter "Sestus Empiricus"; 334 (Aronaldo) lire: Aronadio; 337 (Cambiano) lire: Giuseppe; 340 (Gaiser): Quaderni "dell'Università" degli studi; - (Gigante) Le recueil "Diogene Laerzio storico del pensiero antico", n'a pas été édité par Gigante, mais par G. Giannantoni; 344 (Merkelbach) lire: Reinhold.
On ne peut pas ne pas souligner l'importance d'une recherche sur la Vita Apollonii de Philostrate et sur la biographie antique, même si la méthode que Schirren y a appliquée dépasse souvent mes connaissances et ne correspond pas à ma pratique de lire et d'interpréter les textes de l'Antiquité.
Tiziano Dorandi